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Faire de la recherche? Passionnant et concret!

Alexandre Poirier, Jean-François Lemieux, Mathieu Caron et Maxime Audet, étudiants au baccalauréat en enseignement en éducation physique et à la santé, ont étudié les effets physiologiques des boissons énergisantes.
Alexandre Poirier, Jean-François Lemieux, Mathieu Caron et Maxime Audet, étudiants au baccalauréat en enseignement en éducation physique et à la santé, ont étudié les effets physiologiques des boissons énergisantes.
Photo : Robert Goyette

10 janvier 2008

Diane Bergeron

L'idée de contribuer à l'avancement des connaissances a pris sens pour environ 150 étudiantes et étudiants de 1er cycle inscrits au cours EPS 200 Recherche en éducation physique et sportive. En 10 semaines, ceux-ci se sont approprié les principes de base d'une démarche de recherche, à partir de l'élaboration d'un devis jusqu'à la présentation publique de leurs résultats, en passant par la production d'une affiche de recherche.

Le résultat de l'expérience? Inespéré, voire prodigieux, pour tous les acteurs du projet. À commencer par les étudiants eux-mêmes, tous en 1re année en kinésiologie ou en 2année en enseignement en éducation physique et à la santé. «J'ai le goût de participer à des recherches pour faire avancer la cause de l'aventure thérapeutique», dit Marie-Pier Maheu-Bourassa, pour qui le cours a ouvert une nouvelle voie. «L'expérience acquise va me permettre d'encourager les jeunes à aller chercher», affirme quant à lui Mathieu Caron, qui désire aussi poursuivre ses apprentissages en recherche.

Partir des préoccupations des étudiants

«Les étudiants en activité physique sont d'abord des praticiens. Pour qu'ils s'intéressent à la recherche, il faut qu'ils puissent se mettre les mains dedans», constate le professeur Robert Goyette, instigateur et chef d'orchestre de ce projet. Dans un premier temps, les étudiants ont eu à identifier des sujets de recherche qui les préoccupent personnellement. Ils ont ensuite été regroupés en fonction de leurs intérêts. C'est à partir de là que leur aventure de chercheur a commencé.

Tout au cours de leur cheminement, les étudiantes et étudiants ont été bien encadrés. Les bibliothécaires Sophie St-Cyr et Isabelle Lorrain les ont initiés aux techniques de recherche documentaire. Ils ont aussi été bien accompagnés par les quatre chargées du cours, Sylvie Beaudoin, Danielle Bouchard, Sèverine Lanoue et Sacha Stoloff. Celles-ci ont d'ailleurs largement contribué à la structuration du cours.

«En choisissant de confier l'enseignement du cours à des étudiantes de 3e cycle, nous avons fait d'une pierre deux coups, raconte le professeur Goyette. Cela permettait de mieux former nos doctorantes en leur fournissant un terrain de pratique en tant que futures professeures. Et ces dernières ont pu agir comme modèles puisqu'elles effectuent elles-mêmes une démarche scientifique. Nos étudiants ont ainsi eu une image incarnée, jeune et passionnante de ce qu'est la recherche.»

Diffuser les fruits de la recherche

En décembre, la quarantaine d'équipes de chercheurs en herbe ont présenté les fruits de leur travail en public lors d'une minifoire d'exposition qui s'est tenue dans le hall d'entrée du Centre sportif. À cette occasion, les visiteurs ont pu côtoyer des jeunes manifestement fiers de leurs découvertes, voire captivés par leur sujet de recherche.

Les passionnés de fraîche date ont entretenu les passants de sujets comme le dopage chez les cyclistes, l'hypnose et la performance sportive, les impacts psychosociaux des programmes sport-études au secondaire, les effets physiologiques de l'utilisation de boissons énergisantes, et même les impacts des jeux vidéo sur les comportements et habitudes de vie des jeunes.

«J'ai été impressionnée par la qualité des travaux, par les efforts investis et par le professionnalisme des présentations», témoigne Sylvie Beaudoin, l'une des enseignantes du cours. Pour elle, ce succès s'explique aisément : «Nous avions une recette gagnante. Nous sommes partis des préoccupations des participants. Nous les avons bien encadrés et nous avons inclus un volet diffusion sur des sujets de recherche qu'ils ont eux-mêmes choisis.»

À l'issue de cette expérience, le professeur Robert Goyette ne peut que témoigner d'un grand enthousiasme. «Nous avons réussi à démystifier la recherche et surtout à donner du sens aux apprentissages de ces étudiants en les mettant en action sur des questions qui les interpellent directement. Qu'ils se dirigent vers les cycles supérieurs ou non, ces étudiants disposent maintenant d'un filtre critique pour évaluer les publications qu'ils consultent.»

La réussite du projet est le fruit d'importantes contributions, dont l'expérience du professeur Marcel Nadeau et l'éclairage scientifique du professeur Patrick Boissy.